Intensité de lumière diffusée restante dans un fluide totalement exempt de turbidité.
Certaines applications de la mesure de turbidité réclament l’évaluation de concentrations de matières en suspension extrêmement basses. Ce sont par exemple la surveillance de la présence de particules d’oxyde de fer dans le circuit d’eau de centrales nucléaires, le contrôle de la filtration d’eau potable ou la mesure de particules de poussière de gaz rejetés.
L’intensité de la lumière diffusée par le petit nombre de particules présentes étant très faible, on atteint là les limites des capacités de la méthode de mesure de la lumière diffusée. Pour les raisons énumérées ci-dessous, il n’est pas possible d’obtenir la valeur zéro, soit l’absence totale de lumière. D’une part, le milieu mesuré émet toujours une petite quantité de lumière par la diffusion moléculaire et la présence de particules restantes et d’autre part, la cellule de mesure crée la lumière dite diffusion d’appareil. Lumière parasite
- La diffusion moléculaire est due aux molécules d’eau, plus précisément aux variations de densité provoquées par le mouvement moléculaire. Sa valeur se situe dans l’ordre de grandeur de 0.007 FNU = 7 mFNU à la longueur d’onde de 880 nm.
- La lumière diffusée par les particules restantes provient des particules non filtrables, toujours présentes dans le fluide à mesurer. L’expérience montre que l’eau filtrée selon la norme ISO 7027 produit une diffusion de moins de 5 mFNU.
- La lumière parasite due à l’appareil est produite principalement par des réflexions et dépôts sur les fenêtres de la cellule de mesure, même en présence d’un milieu théoriquement pur.
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Fig. 39: Formation de lumière parasite (S
) aux fenêtres de la cellule de mesure
La valeur de la lumière parasite due à l’appareil fournit un moyen d’appréciation de la qualité optique d’un turbidimètre. Dans le turbidimètre SIGRIST destiné aux fluides ultra pures cette lumière parasite est complètement éliminée par sa conception. Certains turbidimètres proposent la suppression électronique de la lumière résiduelle par un réglage du zéro à l’aide d’»eau ultra pure». Cette procédure n’est pas recommandable, parce que la concentration des particules restantes et la lumière due à l’appareil ne sont pas des grandeurs stables (p.ex. à cause de l’encrassement croissant des fenêtres). Le point zéro établi de cette façon est incertain et peut mener, par la moindre surcompensation, à des valeurs négatives.
Fig. 40: Indication de lumière diffusée en fonction de l’ajout de formazine (FNU) pour différentes corrections de la lumière résiduelle
Les turbidimètres SIGRIST affichent la lumière résiduelle réelle et l’utilisateur peut vérifier sa valeur à tout moment avec de l’eau correctement filtrée.